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XXV

LE FIANCÉ

Bussy est dans la chambre persane — dans son diamant creux, comme il l’appelle — étendu sur un divan, devant la fenêtre ouverte, et fume lentement le houka parfumé d’eau de rose.

Il est seul, mais, dans les salles voisines, des pages attentifs sont prêts à répondre à son plus léger appel.

Engourdi par une rêverie, il suit vaguement des yeux les légers voiles de fumée bleue qui s’envolent par la fenêtre, vont se déchirer au sommet des palmiers, puis s’évaporent ; alors ses regards flottent, par delà les jardins du palais, sur l’immensité de la ville, toute noyée de lumière, sous ses hauts minarets, flamboyants au soleil comme de grands flambeaux, et ses nuées d’oiseaux voraces, qui tournoient sans cesse.

Le marquis songe à ces aventures singulières qui l’ont conduit si rapidement au faîte de la gloire ; Sata--