Page:Gautier - La Conquête du paradis.djvu/402

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXX

POISONS

Dans un frais bouquet de palmiers, au bord de la mer, une maison assez petite, isolée, apparaît tout environnée de sables brûlés de soleil. Les tattys, en roseaux tressés, sont baissés devant les fenêtres, et un noir, allant de l’une à l’autre, les arrose sans relâche à l’aide d’une pompe. Ce bruit d’eau qui ruisselle est le seul qui se fasse entendre. La maison semble morte au milieu de ce grand paysage simple, nu, où les solitudes du ciel, de la mer et des sables, se superposent.

Le long de la côte cependant, quelque chose semble rouler, et s’approche avec une extrême rapidité.

Le nuage soulevé laisse deviner bientôt un cavalier couvert de poussière, qui harcèle sans pitié son cheval. C’est vers la maison qu’il se dirige. Il franchit la porte ouverte de la palissade qui l’entoure et, sautant à bas de sa monture, gravit en courant les marches de la véranda.