Page:Gautier - La Conquête du paradis.djvu/91

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ils étaient sur les navires et sont au fond de l’eau à présent.

— Sans compter cinq cents hommes du contingent de Pondichéry que La Bourdonnais, pour mieux nous tenir, avait embarqués, ajouta Kerjean.

— De sorte que la capitale de l’Inde française est à l’heure qu’il est sans défense, conclut de La Touche.

— Eh bien, nous sommes là ! s’écria Paradis, en se levant ; sous les ordres d’un gouverneur comme Dupleix, on fait l’impossible, et nous le ferons, nous battrons les Anglais et les Maures avec !

— Tu es un vaillant, toi, et tu as raison, dit Kerjean, en embrassant Paradis ; voilà ce qui s’appelle parler, et le découragement n’a jamais servi de rien. Maintenant, messieurs, je dois vous faire mes adieux, je pars cette nuit, avec de Bussy et ses volontaires, pour Pondichéry. Nous allons par terre puisqu’il n’y a plus de navires. Si vous avez des commissions pour la capitale, faites-les-moi tenir dans une heure. Je vous dis : À revoir et à bientôt. Quel qu’il soit, le dénouement ne peut plus tarder, et votre captivité touche à sa fin. Votre indigne geôlier va être forcé de quitter la place. À revoir donc, messieurs, et bon courage !

Après avoir serré les mains de ses amis, le jeune officier s’éloigna rapidement.