Page:Gautier - La sœur du soleil.djvu/217

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plètement battue et le prince avait pu regagner son royaume.

Maintenant Figo appuyé par de nouvelles forces reparaissait sur les côtes de Nagato, Ivakoura se préparait à repousser une seconde attaque.

Mais tandis que le prince de Nagato triomphait au nord de ses domaines, le prince de Toza les envahissait du côté du sud.

La province de Nagato, pointe extrême de l’île Nipon, est de trois côtés limitée par la mer : au sud-est c’est la mer intérieure séparée de l’océan Pacifique par l’île Sikof et l’île de Kiou-Siou, à l’occident le détroit Coréen, au nord la mer du Japon, à l’orient enfin une chaîne de montagnes la sépare des principautés de Souvo et d’Aki.

Le prince de Toza était venu de l’île Sikof par le canal de Boungo, et avait traversé la mer intérieure tout droit, jusqu’à Chozan ; il voulait franchir la province dans sa largeur et marcher sur Hagui, la capitale, située de l’autre côté, sur les rivages de la mer du Japon.

Toza rencontra les troupes, levées précipitamment et envoyées par le vieux seigneur de Nagato, mais ces troupes mal aguerries ployèrent devant l’armée bien disciplinée de l’envahisseur ; elles battirent en retraite et refluèrent sur Hagui.

On se prépara à soutenir un siège.

Le château-fort s’élevait à quelque distance de la ville sur une éminence environnée d’un fossé ; du haut de ses tours on apercevait les champs, la mer.

Bientôt l’armée de Toza couvrit la plaine.

Le vieux seigneur la regardait du haut de la forteresse.