Les cris redoublèrent.
Sortir était impossible. L’effroyable poussée avait étouffé beaucoup d’hommes, les cadavres bouchaient l’ouverture ; ils formaient un rempart compacte, grossi d’instants en instants, infranchissable. Tous devaient périr ; leurs trépignements faisaient trembler le sol ; ils s’écrasaient, se mordaient les uns les autres, leurs sabres leur enfonçaient les côtes ; leurs cuirasses se brisaient avec leurs os ; ils mouraient au milieu d’une ombre intense, étouffés dans un sépulcre trop étroit.
On essayait en vain du dehors de déblayer l’entrée.
— Quelle chose horrible, la guerre ! s’écria Fidé-Yori qui s’enfuit bouleversé.
Bientôt les cris devinrent plus rares, puis le silence s’établit tout à fait.
— C’est fini, ils sont tous morts, dit Yoké-Moura, il ne reste qu’à refermer la tombe.
Cinq mille hommes avaient péri dans ce souterrain long de plusieurs lieues.