porter moi-même à Hiéyas. Je serais curieux de pénétrer dans son camp, de me glisser jusque sous sa tente.
— Vous n’êtes donc pas des amis de Hiéyas, comme vous le disiez ? dit un des messagers.
— Non, nous ne sommes pas de ses amis, dit Nagato, mais que t’importe, puisque je me charge de porter le message à ta place.
— C’est vrai, en somme, cela m’est égal, d’autant plus que lorsqu’on apporte une mauvaise nouvelle on est toujours mal reçu.
— Où est le camp de Hiéyas.
— À une demi-heure d’ici.
— De quel côté ?
— À gauche, sur la lisière de la plaine, il est établi dans un bois.
— Hiéyas est là en personne ?
— Il est là.
— Y a-t-il un mot de passe pour pénétrer dans le camp ?
— Il y en a un, dit le messager avec hésitation.
— Tu le sais ?
— Certes, mais je ne dois pas le dire.
— Alors, Hiéyas n’aura pas le message.
— C’est vrai ! Vous êtes bien décidé à nous garder ?
— Tout à fait décidé, dit Nagato, et à ne vous faire aucun mal si vous dites la vérité, à vous tuer si vous nous trompez.
— Eh bien le mot de passe est Mikava.
— Le nom de la province dont Hiéyas est prince, dit Nagato.
— Justement. De plus il faut montrer aux sentinelles trois feuilles de chrysanthème gravées sur une lame de fer.