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le collier des jours

chaude, et, personne ne voulant être complice, on me laissait là toute seule, après m’avoir bien recommandé de ne pas ôter ma chemise et de la baigner avec moi.

J’avais toujours, et par dessus tout, l’horreur des caves, et la demi-heure, interminable, que je devais passer dans ce baquet, où l’eau se refroidissait, était pleine d’angoisse et de dégoût.

Il ne faisait pas très noir, et je voyais les grosses araignées, courir dans les angles, drapés de toiles poussiéreuses.

Une seule chose m’intéressait et me faisait prendre ma peine en patience : le soupirail, férocement grillé, donnait sur la rue, j’apercevais un peu des pavés, un peu de l’air libre et, par moment, des pieds de passant qui couraient, au ras du grillage.