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Page:Gautier - Le Collier des jours.djvu/231

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le collier des jours

genouillées par terre, les coudes sur les bancs, nous essayions de suivre la prière que la mère Saint-Raphaël disait, en haussant la voix, le plus qu’elle pouvait, pour couvrir les cris ; mais nous les entendions, aussi aigus, aussi déchirants…

Il n’y eut ni glas, ni office ; le corps de la pauvre jeune fille fut emporté la nuit.

On chuchota qu’elle était damnée, qu’elle avait reçu le prêtre à coups de pieds et craché sur l’hostie ; et il fut défendu, sous les punitions les plus sévères, de reparler jamais de la malheureuse sœur Anaïs.