Page:Gautier - Le Livre de jade, 1867.djvu/63

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Je suis seul dans mon bateau qui glisse le long du rivage ; quelquefois j’effleure l’eau avec mes rames ; la nuit et la solitude me remplissent le cœur de tristesse.

Mais voici une touffe de nénuphars avec ses fleurs semblables à de grosses perles ; je les caresse doucement de mes rames.

Le frémissement des feuilles murmure avec tendresse, et les fleurs, inclinant leurs petites têtes blanches, ont l’air de me parler.

Les nénuphars veulent me consoler ; mais déjà, en les voyant, j’avais oublié ma tristesse.