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L’IMPÉRATRICE ZIN-GOU


C’est le soir ; le palais impérial s’endort : les gardes veillent ; tout est tranquille.

Invisible, cependant, un homme a franchi les murailles, se glisse par les cours et les jardins, et voilà que, brusquement, il pénètre chez l’Impératrice, endormie déjà.

Dans la chambre, parfumée comme un temple, les lampes brûlent, voilées de soie. L’homme s’avance sans hésiter ; sous son pas le parquet craque et l’Impératrice s’éveille, en sursaut, mais sans un cri.

Elle regarde l’homme, le reconnaît. C’est le beau général Také-Outsi-No-Soukouné. Il est en habit de bataille, tout souillé de poussière et de sang mal essuyé.

D’un geste fébrile, elle arrache la moustiquaire de