japonais ne tremble pas devant la mort ; ce ne sera pas en vain que j’aurai, depuis l’enfance, pris des leçons de suicide. Voyons, le sabre d’abord, pour se fendre le ventre d’un seul coup, de gauche à droite, puis le poignard qui tranche la gorge…
Il tira son sabre, mais l’arme resta au bout de son bras, la pointe appuyée au sol.
— S’il était possible, pourtant, par quelque artifice, de simuler le printemps, au lieu de la ruine et du suicide, quelle fortune ! Ne désespérons pas trop vite, il sera temps toujours de mourir.
Il eut un sursaut d’effroi en voyant que l’ombre avait envahi le palais et que les lumières commençaient à s’allumer.
— L’immense parc et toute la campagne ! dit-il, et rien qu’une nuit.
Tout en courant, il rengaina, gagna sa demeure, et réunit le conseil.
Sans permettre à ses collègues de s’asseoir, il leur fit part de l’ordre extraordinaire donné par le prince.
— Cet ordre doit être exécuté sous peine de mort, avant le jour, dit-il, indifférent aux mines épouvantées qui l’entouraient ; le prince est d’une humeur terrible ; il n’y aurait pas de rémission. Écoutez, et comprenez bien l’idée qui m’est venue et peut nous sauver tous. Il faut qu’à une lieue à la ronde, hommes, femmes, filles et garçons, nobles, marchands, paysans, avec la soie, le velours, le satin, le papier, se mettent à l’instant même à fabriquer,