Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/116

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Le tumulte augmentait ; les tourbillons de poussière s’ouvrirent, et les premières files de musiciens débouchèrent dans l’immense arène, à la grande satisfaction de la multitude, qui malgré son respect pour la majesté pharaonique, commençait à se lasser d’attendre sous un soleil qui eût fait fondre tout autre crâne que des crânes égyptiens.

L’avant-garde des musiciens s’arrêta quelques instants ; des collèges de prêtres, des députations des principaux habitants de Thèbes traversèrent le champ de manœuvre pour aller au-devant du Pharaon, et se rangèrent en haie dans les poses du respect le plus profond, de manière à laisser le passage libre au cortège.

La musique, qui, à elle seule, eût pu former une petite armée, se composait de tambours, de tambourins, de trompettes et de sistres.

Le premier peloton passa, sonnant une retentissante fanfare de triomphe dans ses courts clairons de cuivre brillants comme de l’or. Chacun de ces musiciens portait un second clairon sous le bras, comme si l’instrument avait dû se fatiguer plutôt que l’homme. Le costume de ces trompettes consistait en une sorte de courte tunique serrée par une ceinture dont les larges bouts