Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/144

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paume de leur main droite renversée, portaient des coupes d’argent ou de bronze pleines de vin, et de la gauche tenaient une serviette où les convives s’essuyaient les lèvres.

Ces vins étaient puisés dans des amphores d’argile, de verre ou de métal, qui contenaient d’élégants paniers clissés, posant sur des bases à quatre pieds, faites d’un bois léger et souple, entrelaçant ses courbures d’une manière ingénieuse. Les paniers contenaient sept sortes de vins, de dattier, de palmier et de vigne, du vin blanc, du vin rouge, du vin vert, du vin nouveau, du vin de Phénicie et de Grèce, du vin blanc de Maréotique au bouquet de violette.

Le Pharaon prit aussi la coupe des mains de l’échanson debout près de son trône, et trempa ses lèvres royales au breuvage fortifiant.

Alors résonnèrent les harpes, les lyres, les doubles flûtes, les mandores, accompagnant un chant triomphal qu’accentuaient les choristes rangés en face du trône, un genou en terre et l’autre relevé, en frappant la mesure avec la paume de leurs mains. Le repas commença. Les mets, apportés par des Éthiopiens des immenses cuisines du palais, où mille esclaves s’occupaient dans une atmosphère