Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/226

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nocturne, s’était étonné le matin de ne pas voir la fausse Hora. Harphré et les servantes qui la veille avaient soupé avec elle ne savaient pas ce qu’elle pouvait être devenue ; sa chambre visitée était vide ; on l’avait cherchée vainement dans les jardins, les celliers, les greniers et les lavoirs.

Aux questions de Timopht, Poëri répondit qu’en effet une jeune fille s’était présentée à sa porte avec l’attitude suppliante du malheur, implorant à genoux l’hospitalité, qu’il l’avait accueillie favorablement, lui offrant le couvert et la nourriture, mais qu’elle s’en était allée d’une façon mystérieuse, et pour une cause qu’il ne pouvait soupçonner. Quel chemin avait-elle pris ? il l’ignorait. Sans doute, un peu reposée, elle avait continué sa route vers un but inconnu. Elle était belle, triste, couverte d’une simple étoffe, et semblait pauvre ; le nom d’Hora qu’elle s’était donné déguisait-il le nom de Tahoser ? il laissait la sagacité de Timopht décider cette question.

Muni de ces renseignements, Timopht revint au palais, et, se tenant hors de la portée du sceptre du Pharaon, il lui raconta ce qu’il avait appris.

« Qu’est-elle allée faire chez Poëri ? se dit le