ser, quand je me suis présentée à Poëri sous l’humble aspect d’une suppliante, me fiant à mes charmes trop vantés par des flatteurs. Insensée ! j’ai fait comme un soldat qui s’en irait à la guerre sans cuirasse et sans harpé. Si j’avais paru armée de mon luxe, couverte de bijoux et d’émaux, debout sur mon char d’or, suivie de mes nombreux esclaves, j’aurais peut-être intéressé sa vanité, sinon son cœur.
— Comment te trouves-tu maintenant ? » dit Ra’hel en langue égyptienne à Tahoser ; car à la coupe du visage et aux cheveux nattés en cordelettes elle avait reconnu que la jeune fille n’appartenait pas à la race israélite.
Le son de cette voix était compatissant et doux, et l’accent étranger lui donnait une grâce de plus.
Tahoser en fut touchée malgré elle, et répondit :
« Je vais un peu mieux ; tes bons soins m’auront bientôt guérie.
— Ne te fatigue pas à parler, répondit l’Israélite en posant sa main sur la bouche de Tahoser. Tâche de dormir pour reprendre des forces ; Thamar et moi nous veillerons sur ton sommeil. »
Les émotions, la traversée du Nil, la longue