Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/43

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On sonda de nouveau les murs sans aucun résultat ; la montagne, pleine, épaisse, compacte, ne rendait partout qu’un son mat : aucune apparence de porte, de couloir ou d’ouverture quelconque !

Le lord était visiblement découragé, et le savant laissait pendre flasquement ses bras maigres le long de son corps. Argyropoulos, qui craignait pour ses vingt-cinq mille francs, manifestait le désespoir le plus farouche. Cependant il fallait rétrograder, car la chaleur devenait véritablement étouffante.

La troupe repassa dans la première salle, et là, le Grec, qui ne pouvait se résigner à voir s’en aller en fumée son rêve d’or, examina avec la plus minutieuse attention le fût des piliers pour s’assurer s’ils ne cachaient pas quelque artifice, s’ils ne masquaient pas quelque trappe qu’on découvrirait en les déplaçant : car, dans son désespoir, il mêlait la réalité de l’architecture égyptienne aux chimériques bâtisses des contes arabes.

Les piliers, pris dans la masse même de la montagne, au milieu de la salle évidée, ne faisaient qu’un avec elle, et il aurait fallu employer la mine pour les ébranler.

Tout espoir était perdu !