Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/64

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le plus pur. Entre les figures des dieux funèbres s’allongeait une plaque d’or au-dessus de laquelle un scarabée de lapis-lazuli étendait ses longues ailes dorées.

Sous la tête de la momie était placé un riche miroir de métal poli, comme si l’on eût voulu fournir à l’âme de la morte le moyen de contempler le spectre de sa beauté pendant la longue nuit du sépulcre. À côté du miroir, un coffret en terre émaillée, d’un travail précieux, renfermait un collier composé d’anneaux d’ivoire, alternant avec des perles d’or, de lapis-lazuli et de cornaline. Au long du corps, on avait mis l’étroite cuvette carrée en bois de santal, où de son vivant la morte accomplissait ses ablutions parfumées. Trois vases en albâtre rubané, fixés au fond du cercueil, ainsi que la momie, par une couche de natrum, contenaient les deux premiers des baumes d’une couleur encore appréciable, et le troisième de la poudre d’antimoine et une petite spatule pour colorer le bord des paupières et en prolonger l’angle externe, suivant l’antique usage égyptien, pratiqué de nos jours par les femmes orientales.

« Quelle touchante coutume, dit le docteur Rumphius, enthousiasmé à la vue de ces trésors,