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le second rang du collier

C’est surtout cette verdure qui nous désole. Dumas n’hésite pas : il bondit vers elle, l’empoigne en regardant autour de lui dans quel coin il va l’enfouir.

— Une idée !… Soulevons la dame en bronze qui pleurniche, écrasons sous son poids ces délicieuses pâquerettes… Maintenant, en amassant la mousse autour du socle, cela n’est plus qu’une vague draperie qui ne tire pas l’œil.

C’est parfait : nous battons des mains. Quelques meubles déplacés, et disposés de façon à couper les lignes, à rompre le déplaisant parallélisme, produisent un bon effet ; mais les tapisseries, jetées çà et là, hurlent toujours, il n’y a aucun moyen d’en tirer parti.

— Soyons héroïques ! s’écrie Dumas, supprimons-les !

Il les enlève et les roule :

— Je tiendrai tête à l’orage !… D’ailleurs, la maman est violente, mais pas méchante du tout… Seulement, vous en avez tous peur, et c’est là le mal…

Nous nous sommes assis pour nous reposer en admirant notre œuvre. Rien ne détonne plus maintenant : le salon semble plus large et cependant plus intime ; sous la lumière tamisée par le vitrail, — qui n’a qu’un tort, celui de projeter des lueurs rouges et vertes sur la Diane de Paul Baudry, — l’ensemble a certainement beaucoup gagné.