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Page:Gautier - Le Troisième Rang du collier, 4e éd.djvu/135

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XXXIV



Un ciel lourd, une atmosphère brumeuse et la pluie tiède qui tombe en silence : le temps est bien l’unisson de nos sentiments ! Plus d’azur, plus de soleil ; il fait gris autour de nous comme en nous. Le lac de Constance, sur lequel nous naviguons pour gagner la Bavière, nous paraît bien vilain, sous ce brouillard, après que le lac des Quatre Cantons s’est montré à nous si bleu, si limpide ! Pourtant cette eau qui nous porte, et qui ne baigne point, hélas ! le cher promontoire ponctué de hauts peupliers, elle nous mène encore à un pays d’élection, vers le Temple-Théâtre où s’accomplissent les rites de notre culte…

Il faut chasser cette mélancolie, et c’est Villiers qui s’en charge. Plein d’orgueil encore du succès qu’il a remporté la veille, en lisant la