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XL



Je fus contente de rencontrer Liszt, à cette soirée donnée pour Villiers de l’Isle-Adam par la comtesse Muchanoff. Dès mon entrée, je vis qu’il était, lui aussi, impatient de me revoir, car il m’interrogea tout de suite du regard. Aussitôt qu’il nous fut possible de nous isoler un peu, il me dit :

— Eh bien, les nouvelles ?

Alors je lui appris combien ma lettre, rapportant ses paroles, avait causé d’émotion et de joie à Tribschen. Quelle bienfaisante détente, quel allégement de soucis cuisants, quelle consolation, de n’avoir pas perdu l’affection d’un cœur si cher, et la force invincible que l’on puisait dans cette certitude, pour les luttes à venir ! À moi, simple messagère, le maître faisait dire : « qu’il me bénissait !… »