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LE TROISIÈME RANG DU COLLIER

pas mourir. Ils sont devenus d’excellents camarades et s’entendent on ne peut mieux…

Quelquefois nous nous amusions, entre nous, à jouer des charades. Sans doute, c’était moi qui avais proposé ce genre de divertissement que j’aimais beaucoup. Ce jeu plaisait à mon père ; il égayait souvent, à Neuilly, les jeudis intimes de la rue de Longchamp.

Tout de suite Servais montra de remarquables dispositions. Il avait de l’à-propos, de l’imprévu, et ne craignait pas les effets comiques. Villiers, si grand acteur cependant ! se déclarait incapable d’improviser deux phrases et il se réservait l’honneur de deviner le mot des charades. Schuré demandait à tenir l’emploi de public, — public un peu distrait, — tandis que Scheffer et son chien, qui ne le quittait pas, étaient tous deux très attentifs. Quant à Richter, il consentait à paraître dans les rôles de personnage muet, tellement muet même, qu’une fois, figurant un malade, il se laissa verser de la brillantine dans la bouche, sans protester, pour ne pas faire manquer l’effet.

Comment la renommée, qui devait avoir autre chose à faire, s’avisa-t-elle d’annoncer par sa trompette, à travers la ville, de quelle façon nous