Aller au contenu

Page:Gautier - Le Troisième Rang du collier, 4e éd.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
8
LE COLLIER DES JOURS

quée où il était dit que, passant à Lucerne pour me rendre à Munich avec quelques amis, à propos d’une exposition de peinture, — ne faisant qu’y passer, — je le priais de me dire s’il s’y trouvait en ce moment et s’il me permettait de venir le saluer.

De cette façon, il n’aurait pas la crainte de voir le dérangement se prolonger au delà d’une courte entrevue.

La lettre suivante me rassura tout à fait :

Madame,

Je suis à Lucerne et je n’ai pas besoin de vous dire combien je serai heureux de vous voir. Je voudrais seulement vous prier de prolonger un peu votre séjour à Lucerne, afin que la joie que vous m’accordez ne soit pas trop vite évanouie.

Je suppose que vous allez à Munich pour l’exposition de peinture ; cependant, comme j’ai la prétention d’admettre qu’il vous serait agréable d’entendre quelques-unes de mes œuvres, j’ai à vous dire que les représentations de Tannhäuser, Lohengrin, Tristan et les Maîtres Chanteurs ont eu lieu au mois de juin, que le théâtre est fermé actuellement, et que l’Or du Rhin sera donné au plus tôt au 25 août, si tant est qu’on le donne.

Mais j’espère que ni la remise de l’exposition (1er avril) ni la fermeture du théâtre ne retarderont votre visite à Lucerne ; bien au contraire, j’en attends la prolongation de votre séjour ici, et c’est en vous priant, Madame, de vouloir bien me faire savoir, par un mot, le jour de votre