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Page:Gautier - Le Troisième Rang du collier, 4e éd.djvu/254

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LE COLLIER DES JOURS

— Vous avez vu par l’affaire de l’Or du Rhin qu’il vaut mieux pour Wagner ne pas se mêler au monde du théâtre. Son premier devoir est de garder intacte sa faculté de créer, mais c’est un « combatif » et il est toujours tenté de se jeter dans la mêlée.

— Maintenant que j’ai la joie de le connaître, ce n’est plus moi qui l’appellerai au combat !

— Il n’y retournera que trop de lui-même : car le repos n’est pas fait pour lui, ajoute Cosima en soupirant.

— Je serais curieuse de relire cette lettre que vous m’avez écrite, à vous deux, quand vous me croyiez une vieille dame très sérieuse… Vous souvenez-vous de votre surprise, la première fois que vous m’avez vue, de me trouver si différente de ce que vous vous figuriez ? Vous ne pourriez plus m’écrire sur le même ton, aujourd’hui.

— Certes, le style de vos articles ne vous ressemble pas du tout, et nous ne prévoyions guère la gamine que vous êtes… parfois !

— Je ne savais pas non plus que Wagner grimpait aux arbres…

— Mais, en tout cas, la lettre n’avait rien d’intime, elle était faite pour être publiée.