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IX



Au fond du salon de Tribschen, à gauche en venant du jardin, une lourde portière, soulevée par une cordelière, laissait apercevoir une très petite pièce, dont je ne pouvais approcher sans une vive émotion : c’était le sanctuaire, le saint des saints, le cabinet de travail de Richard Wagner !

Des draperies sombres, un demi-jour recueilli, deux parois que recouvraient des rayons de bibliothèque chargés des plus belles œuvres : musique, poésie, littérature, philosophie ; un piano d’une forme spéciale (un autel presque), muni de tiroirs et plan comme une table ; un seul tableau : le portrait de Louis II, le royal ami, l’archange sauveur : — « Celui qui, disait Wagner, semble m’avoir été envoyé du ciel ! » Qu’il était beau, ce fin visage,