un cri d’horreur, qui se perdit dans les cris de triomphe.
Quand elle découvrit ses yeux, les vainqueurs avaient disparu. Un silence plus terrible encore que le tumulte de tout à l’heure régnait sur le lieu du carnage. Rien que de faibles plaintes, quelques gémissements qui allaient s’éteignant.
Gazileh tendait l’oreille.
— Ce chevalier n’est pas mort ! s’écria-t-elle.
— Il râle, dit Nahâr.
Elles écoutaient, regardant vers la place où il était tombé.
Le mourant, en effet, eut un tressaillement, s’efforça de se soulever et, d’une voix à peine distincte, cria :
— À boire !
Puis il retomba.
Gazileh s’était élancée hors de la caverne ; mais Nahâr se jeta au-devant d’elle, la saisit à bras-le-corps. Elle criait :
— Que veux-tu faire ? N’y va pas ! n’y va pas ! C’est un infidèle, un soldat franc !…
— C’est un blessé !
Et Gazileh se dégagea, courut vers le chevalier, enjambant les morts, traînant, sans y prendre