Tous s’étaient réunis et groupés autour du roi. Tiennette de Naplouse l’éventait avec une feuille de palmier, et la belle Eschive lui offrait à boire.
— Non, non, comtesse, dit-il, en repoussant le gobelet, mon médecin me recommande la sobriété à cause que je suis trop gros.
— Un peu de neige parfumée de roses ! Voilà quelque chose de substantiel ! s’écria Sybille.
— Cela ne romprait même pas le jeûne, dit Eschive.
— Vous croyez ?… Qu’en pense Guillaume ?
— Je viens d’en boire, sire, répondit l’évêque ; hâtez-vous, car la neige mollit déjà.
Le roi but le sorbet lentement.
— La chaleur, la fièvre, l’attente, cela altère, dit-il, en rendant le gobelet.
Et il ajouta, en voyant que le soleil était encore haut dans le ciel :
— Cette journée ne finira pas !
Sybille s’agenouilla sur les coussins, près de son père.
— Qu’attend donc le roi ? demanda-t-elle.
— Un ambassadeur, ma fille.
En même temps, Amaury échangea un regard avec l’évêque et, par la gravité de son visage,