— Je préfère mourir.
— Mais pourquoi cette folie ? s’écria Nahâr, en se tordant les bras ; pourquoi repousser l’amour d’un homme qui est plus qu’un roi, qui est jeune, beau, tout-puissant, et que Dieu a marqué de son sceau ?…
— Que sais-je ? dit Gazileh. Il m’épouvante. Il est trop surhumain, trop terrible ; il me paraît marcher le front dans le ciel, les pieds dans le sang.
— Ah ! dis-le donc plutôt : tu aimes ce chevalier, que tu as tenu un instant évanoui entre tes bras. Si ton cœur n’était pas à lui déjà, tu te résignerais facilement à un amour aussi glorieux.
— Oui ! mon cœur est ainsi fait : j’aime celui qui voudrait mourir pour me sauver, et non pas celui qui veut me tuer parce qu’il m’aime.
— Ah ! malheureuse ! dit Nahâr en pleurant, le prophète sait tout, et tu rends son arrêt irrévocable… Au moins, appelons-le, ce chevalier : qu’il vienne à ton aide, qu’il te sauve donc. Donnons-lui le signal convenu.
— Quelle dérision ! Que veux-tu qu’il fasse ? À quoi bon le perdre inutilement ?
— De toute façon, il est perdu, car Raschid ed--