— Voici, milady, répondis-je après avoir rêvé quelques instants. Vous prenez un arbre…
— Et vous faites un roux, interrompit-elle en haussant les épaules. Enfin, voici l’arbre.
— Et elle traça du bout du doigt, une ligne sur le sable.
— Admettons, repris-je, que l’arbre ait trois fortes branches à peu près à la même hauteur.
— J’admets les trois branches.
— Ces trois branches trouvées, j’établis un plancher.
— Un plancher ? où prendrez-vous le plancher ?… votre idée ne vaut rien.
— Aussi, vous ne m’aidez pas du tout.
— Voyons, c’était très-bien jusqu’aux trois branches, tâchez de continuer.
Je tenais mon front dans ma main.
— Parbleu ! m’écriai-je tout à coup, le radeau, voilà le plancher !
— C’est vrai, c’est vrai, dit milady, nous l’attacherons aux trois branches.
— Pensons maintenant à la toiture, repris-je.
— Eh bien, s’écria à son tour milady, la toile goudronnée, quelle admirable toiture cela fera !
— Voilà la maison bâtie.
— Pas encore ; mais commençons à travailler pendant qu’il fait un peu frais, à midi la chaleur