autant qu’il était en moi, je me hâtai de décrire ce que j’avais vu du haut de la dune.
— Comment, dit-elle, il n’y a pas la moindre petite grotte où s’abriter ?
— Pas la moindre grotte, répondis-je, c’est le Sahara.
— Mais comment allons-nous passer la nuit ? Voici le soleil qui se couche, nous ne pouvons pas bâtir une maison avant la nuit ?
— Non, Robinson lui-même ne l’eut pas pu. Mais tout d’abord, je vous conseille, milady, de monter sur la dune car la mer gagne et va bientôt nous atteindre.
— Allons, mais n’oublions pas le bagage, dit l’Anglaise.
Nous fûmes obligés de décharger le radeau et de transporter pièce à pièce les objets qui le couvraient. Les poulets avaient quelque peu étouffé sous la toile d’emballage ; mais il n’y avait pas eu avaries sérieuses, et, le transport une fois effectué, comme nous avions grand’faim et que nous étions très-las, nous nous assîmes sur le bord de la dune et nous soupâmes de très-bon appétit.
— C’est charmant, l’île des sauvages ! dit milady souriant en dépit de sa robe noire.
— Oui, tant qu’on ne voit pas les sauvages !
— Il ne manque que des lits, ajouta-t-elle.