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Page:Gautier - Les Grotesques, 1856.djvu/171

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V

SAINT-AMANT.


Ce que l’on sait de la vie de Saint-Amant se borne à fort peu de chose : — ce n’est pas que cette vie n’ait été agitée, aventureuse et digne des honneurs de la biographie, — au contraire. — Mais Saint-Amant était un homme de plaisir, rompu à l’existence du monde, très-insouciant de ce que la postérité ferait de son nom, et qui n’a laissé aucun document sur lui. Ce que Boileau en dit est un conte inventé à plaisir et qui ne mérite pas la moindre créance : en étudiant l’histoire littéraire de ce temps, il est facile de se convaincre que la plupart des autres assertions du fameux critique sont aussi dénuées de fondement, et que ses sentences en matière de goût, jusqu’ici sans appel, sont loin d’être toujours impartiales et judicieuses.