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Page:Gautier - Les Grotesques, 1856.djvu/241

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bien dans la collection de ses œuvres. — C’était un génie plutôt didactique qu’inventif, plus descriptif que lyrique, un vrai talent d’académicien qui a du talent. — Il remporta des prix à différents concours. Il gagna l’églantine de Clémence Isaure aux Jeux floraux de Toulouse, comme on le peut voir dans la Gazette, en vers burlesques, dédiée à madame la princesse de Longueville, que Loret faisait paraître chaque semaine, et qui contenait les divers événements du temps, avec des réflexions et des plaisanteries ; ce qui prouve qu’une publication hebdomadaire rimée n’est pas aussi neuve qu’on a voulu le faire croire à l’occasion de la Némésis de Barthélémy. — C’est dans le numéro du 16 novembre 1652. — Le style n’est pas fort élégant, mais il est assez clair et dit ce qu’il veut dire.


Monsieur Colletet, homme rare,
Dont l’esprit, en ce temps barbare,
Est un miraculeux trésor,
Digne cent fois du siècle d’or,
Durant la saison printanière
(J’entends parler de la dernière),
Ayant, d’un labeur sans égal,
Fait un excellent chant royal,
Contenant de vers cinq fois douze
Pour les Jeux floraux de Toulouse,
Obtint sur plusieurs grands esprits
Le triomphe, l’honneur, le prix
Dus à la science divine ;
Savoir : une riche églantine
D’ouvrage fort élabouré
Et d’un très-fin argent doré,
Qu’avec patente bien civile,
Les sieurs magistrats de la ville