Page:Gautier - Les Grotesques, 1856.djvu/339

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Qui, parmi les roseaux et les glayeuls humides,
Semble comme appuyer son front coupé de rides,
Pendant que d’une main on voit qu’il veut sécher
Ce long poil tout mouillé qui paroît l’empêcher,
Et sécher à la fois sa barbe hérissée
Dégouttant sous la main dont on la voit pressée.
Chaque angle a sa colonne, et l’on y voit encor.
Le linge et les parfums en quatre vases d’or,
De qui les bas-reliefs sont superbement riches.
Quatre nymphes de marbres en quatre grandes niches
Reprennent leurs habits comme sortant de l’eau,
Et découvrent un corps aussi blanc qu’il est beau.


J’avoue que ce palais, quoique solennellement anathématisé par Nicolas Boileau, me plaît singulièrement, et que j’aimerais assez, avec quelque La Vallière ou quelque Amalazonthe, me promener sous


L’ombre opaque et couverte
Que fait de ce jardin l’architecture verte.


Et cela avec d’autant plus de tranquillité que, comme le fait remarquer naïvement le bon Scudéry,


Les préceptes de l’art y sont bien observés.


À propos de préceptes de l’art, j’ai oublié, et c’est un de ses plus beaux titres à la gloire classique, que Scudéry a introduit le premier la règle des vingt-quatre heures dans son Amour libéral, — ce qui provient assurément d’une belle imaginative, et qui aurait dû lui mériter l’indulgence du régent du Parnasse.

Scudéry ne s’en est pas toujours tenu malheureusement à cette régularité classique ; il a fait une comédie où règne une liberté fantasque, une espèce de pièce re-