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LES PRINCESSES D’AMOUR

s’est choisies un zigzag bizarre, enfermé dans un cercle ; sa ceinture souple est en soie rose unie, et sur son manteau, couvert tout entier par un fantastique dragon noir, on ne voit de l’or qu’en minces fils, indiquant les écailles, et, en perles, pour former les yeux.

Ko-Mourasaki tient à la main, comme un bâton de commandement, sa mince pipette d’argent ciselé.

Celle qui vient après elle, c’est Tama-Koto, la Guitare-de-Jade, longue, frêle et jolie, extrêmement rêveuse et nonchalante. Elle est vêtue d’une robe bleu pâle, si souple qu’elle semble mouillée : son manteau traîne loin derrière elle : on y distingue, brodé en couleurs naturelles sur un fond d’or, le portrait du beau Nari-Hira, l’illustre poète, le fier