Page:Gautier - Les Princesses d’Amour.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
114
LES PRINCESSES D’AMOUR

— La Perle s’avança lentement, comme c’est l’usage, pour traverser la baie, ouverte sur le salon de réception. En passant, elle jeta un regard, par dessus l’épaule, vers l’homme qu’on lui présentait. Alors, elle eut un brusque haut-le-corps, ses sourcils remontèrent, sa bouche se crispa de mépris, et, sans même saluer, elle passa très vite, faisant signe à sa servante qu’elle refusait le personnage. C’était un Occidental, un homme de haute taille, à la figure rouge, au grand nez, avec des yeux bleus, tout ronds, et une barbe rousse, ébouriffée et touffue, qui le faisait ressembler à une bête. La Perle était rentrée dans sa chambre, très irritée. Du bout de son éventail, elle éparpillait les fleurs des bouquets, brisa même quelques vases