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LES PRINCESSES D’AMOUR

que aussitôt ; mais, dès le seuil, elle poussa un cri terrible, qui fit frémir tous les assistants : La Perle gisait dans un lac de sang. Elle s’était coupé la gorge, avec un sabre ancien, qui avait appartenu au shogun Taïko-Sama !…

Toutes les oïrans eurent un geste d’effroi ; Petit Papillon cacha son visage, en criant, contre l’épaule de Jeune Saule, qui, seule, n’avait pas perdu son impassibilité d’idole, et entr’ouvrait seulement ses lèvres minces, ornées d’un trait d’or.

— Cette mort est digne des temps passés, dit l’Oiseau-Fleur ; La Perle méritait de vivre aux époques héroïques, qu’elle a tant aimées.

— Elle n’a même aimé que cela, dit Ko-Mourasaki.