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LES PRINCESSES D’AMOUR

Soie était, comme nous toutes, belle, insoucieuse et esclave ; le soin de sa personne, ses toilettes, ses coiffures, la bonne tenue de sa maison, l’occupaient uniquement. Aucun des hommes qu’elle recevait n’était parvenu à toucher son cœur, jusqu’au jour, où elle rencontra le samouraï Kaïdo. C’était le vassal d’un prince très malheureux, qui avait été vaincu, après de longs combats, par une maison rivale, avait vu ses États envahis, son château dévasté, ses trésors pillés, et s’était enfui, avec sa famille, on ne savait où. La ruine du maître fut, du même coup, naturellement, celle des serviteurs, et le charmant Kaïdo, était très pauvre.

Lorsqu’il vint au Yosi-Wara, il accompagnait un ami, plus fortuné, et était