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LES PRINCESSES D’AMOUR

jonque, toute pavoisée des bannières du prince, l’attendait.

Les yeux troublés de pleurs, Sarcelle de Soie vit s’éloigner le rivage, disparaître la ville, où son cœur était resté. Elle ne pouvait croire que tout fût fini ainsi, que Kaïdo ne tentât rien, pour l’apercevoir, au moins, une dernière fois.

Une barque s’était détachée du rivage, légère et rapide ; sa voile gonflée, elle volait sur la mer, approchant très vite du lourd et majestueux navire. La pauvre amante, regardait de toutes ses forces cette barque : c’était lui qui la conduisait, elle en était sûre. Mais le prince s’était approché, une coupe de saké à la main.

— Ma princesse, dit-il, buvez à nos amours.