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LES PRINCESSES D’AMOUR

chantée par les poètes ; mais il y avait loin de cela, et les hautaines épouses, n’eurent que du dédain pour ces marchandes de sourires, susceptibles de distraire un instant leur seigneur. Celles qui virent le péril, accoururent, pour s’efforcer de défendre leur bien. À beaucoup des autres, le désastre du bonheur et de la fortune, ouvrit les yeux trop tard. Le proverbe qui dit : « la courtisane est la destructrice du château » date sans doute de ce temps.

— Alors, dit la princesse en soulevant sa lèvre d’un air de dégoût, l’on continue à élever avec autant et plus de soin même que nos enfants, des filles de rien, à qui l’on rend des honneurs, comme aux femmes du plus haut rang, ce qui, à mon avis, fait peu d’honneur aux hommes.