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LES PRINCESSES D’AMOUR

leur demandait, et leur front restait obstinément rivé au plancher.

— Rassurez-vous, disait le prince, d’une voix douce ; je n’ai jamais maltraité personne ; pourquoi donc tremblez-vous si fort ?

Personne ne se rassurait, aucun ne rompait le pieux silence.

Enfin, une vieille brodeuse, arrivée des dernières, sans savoir encore de quoi il s’agissait, poussa un cri, en apercevant la petite robe, aux plumes tissées, que l’intendant étendait, par les manches, au bout de ses deux mains.

— C’est moi qui l’ai cousue ! s’écria-t-elle ; je l’ai cousue de ces vieux doigts que voilà et qui étaient jeunes, alors. Oui, oui, je l’ai cousue, cette petite robe, pour la chère et divine Rosée de l’Aube,