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LES PRINCESSES D’AMOUR

Il était impossible, en effet, d’imaginer une plus ravissante beauté et le portrait, tracé par la Cigogne-Danseuse, était bien au-dessous de la réalité. D’une majesté gracieuse, l’air hautain, mais touchant à la fois, par l’expression d’une étrange mélancolie, l’Oiseau-Fleur portait, avec une aisance charmante, un magnifique manteau à manches très amples, en soie violet clair, brodée de tortues d’or, de bambous et de fleurs de cerisiers. Par dessus l’épaule, elle jeta sur le prince un regard rapide, mais plein d’une anxiété profonde, fit une légère génuflexion et s’éloigna. La fille d’honneur se releva et disparut aussi, derrière la cloison, qu’elle referma.

San-Daï était à tel point ému et émerveillé, qu’il ne se demandait que confu-