madame de m***. — Vous seriez vraiment bien aimable, monsieur, de nous faire le sacrifice de votre soirée.
rodolphe. — Comment donc, madame ! vous appelez cela un sacrifice ! Où donc la pourrais-je passer plus agréablement ?
madame de m***, minaudant. — Vous diriez cela à une autre comme à moi ; c’est une simple politesse.
rosolphe. — Ce n’est qu’une vérité.
le mari. — Ainsi vous acceptez ?
rosolphe. — Vous pouvez compter sur moi.
le mari. — Voilà qui est arrangé. Mais je vous ai interrompu. Vous aviez l’air d’avoir une conversation fort intéressante.
rodolphe, à lui-même. — Oui, fort intéressante ! Ce mari-là n’est pas un homme, c’est un buffle. Depuis saint Joseph, personne n’a été cocu de meilleure grâce. Il y met vraiment une bonne volonté charmante.
madame de m***, aussi à elle-même. — Oui, plus intéressante que la vôtre, mon mari très-cher, qui êtes si monosyllabique et si laconique que j’en suis honteuse pour vous.
le mari. — Vous en étiez, je crois, sur la pièce nouvelle.
madame de m***. — Oui, et monsieur m’en disait tout le mal du monde.
le mari. — Je suis charmé, Rodolphe, de vous voir revenu à des sentiments plus raisonnables ; je