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PRÉFACE

Pierrot. — Je te dis toujours la même chose, parce que c’est toujours la même chose ; et si ce n’était pas toujours la même chose, je ne te dirais pas toujours la même chose.
Le Festin de Pierre.


Ceci, en vérité, mon cher monsieur ou ma belle dame, n’est autre chose qu’une préface, et une préface fort longue : je n’ai pas la moindre envie de vous le dissimuler ou de vous en demander pardon. Je ne sais si vous avez la fatuité de ne pas lire les préfaces mais j’aime à supposer le contraire, pour l’honneur de votre esprit et de votre jugement. Je prétends même que vous me remercierez de vous en avoir fait une ; elle vous dispense de deux ou trois contes plus ou moins fantastiques, que vous eussiez eus sans cela, et vous conviendrez, si récalcitrants que vous soyez, que ce n’est pas une mince obligation que vous m’en devez avoir. J’espère que celle-ci tiendra la moitié du volume ; j’aurais bien voulu qu’elle le remplît tout entier, mais mon éditeur m’a dit qu’on était encore dans l’habitude de mettre quelque chose après, pour avoir le prétexte de faire une