Maintenant, une des danseuses se lève, gracieuse et sou- riante : c’est, Zohra, l’étoile dl’la troupe, une personne très habile dans son art et qui, au Caire, est, fameuse. C’est’elle qui a imaoiné le pas (le la gargoulette, dont Paris s’enthou- siasma ; el aucune n’exécute avec plus de légèreté et Ile. préci- Sion la danse si singulière que l’on appelle là-bas danse ner- veuse ou pas de l’abeille, et seulement chez —nous danse ventre.
Zohra est une Ghüzi ! /é, c’est-à-dire qu’elle Lappartient cette tribu des Gluiouasi qui fournil l’Égypte ses meilleures llan- seuses, et prétend lètre d’une race part, Ilescenclre de la famille illustre des Barniécides, dont il est question si souvent dans les con les du temps d’llaroun-al-llasclii(l.
Que cela soit ou non, les Gliàouazi possìulenl plus que tous autres les traditions de la chorégraphie ancienne ; au son Iles crotales, qu’elles choquent avec dextérité, elles reproduisent exactement la danse (les femmes (le Gadès, telle qu’elle est décrite par Martial, el, par Juvénal ; et les bas-reliefs des tombeaux égyptiens, représentant danseuses, soniblenl prou- ver quo leurs traditions remontent plus loin encore, que dans les ternps les plus reculés, 111ème avant la l’uile des Israélites, cette danse si particulière était (tonitnune à toute l’Égypte, et les modernes pourraient bien descendre Ile ces dan- seuses antiques qui divertissaient les premiers Pharaons.
Comme il ne reste rien de la musique ancienne, il est difficile et 111ème injpossible de savoir si celle, qui aceornpao"ne aujourd’hui cette danse si lointaine, a —quelque rapport avec celle qui la ryllltnail, dans l’antiquité. L’analogie de certains instruments, sculptés sur le granit, avec ceux de l’orchestre arabe moderne, est la seule cliose certaine.
La composition de l’orchestre arabe, auquel nous semblons avoir pris la plupart des instruments qui forment le nôtre, est, à cause de cela, particulièrernent intéressanle pour nous. Il comprend :
