Page:Gautier - Loin de Paris.djvu/350

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une fenêtre, une voiture se croisait avec une barque.

Et la population ? nous direz-vous ; et les figures du tableau ? Attendez, le malheureux écrivain n’a pas les ressources du peintre, dont la toile s’embrasse d’un seul coup d’œil ; il ne peut présenter les objets que successivement, et phrase à phrase. Les Hollandais sont d’assez grande taille ; ils ont des physionomies avenantes, et leur costume ne diffère en rien du nôtre. Les femmes, au teint blanc et reposé, rappellent les types chers à Gérard Dow, et font penser à ces jolies têtes de ménagères que l’on voit dans les musées, encadrées par une fenêtre guirlandée d’une brindille de liseron, d’une grâce si calme, si intime et si douce, qu’elles vous donnent envie de les épouser.

Une sorte de camisole d’indienne lilas, taillée comme les vestes à basquine que portent les Parisiennes par-dessus leur robe, constitue la seule originalité de leur vêtement. Quelquefois sous la mousseline du bonnet scintille un reflet d’or ou d’argent ; mais n’anticipons pas sur les coiffures. — Nous voulons avoir, comme Aristote, sinon notre chapitre, au moins notre paragraphe des chapeaux.

Il est bien entendu que ces détails ne s’appliquent