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IV


Dans l’après-midi, la plage de F… a une physionomie assez animée. Les riches bourgeois de la ville y accompagnent leurs femmes, qui rivalisent d’élégance avec les quelques étrangères en villégiature sur cette côte. Les hôtels situés dans le milieu de la ville, très-loin de la mer, l’hôtel du Chariot-d’Or, l’hôtel du Grand-Cerf, y amènent leurs pensionnaires dans de petits omnibus de famille. Les naturels du pays viennent pour la plupart dans des équipages, assez bizarres quelquefois : vieilles calèches attelées, d’un cheval de labour, cabriolets rustiques vernis à neuf, chars-à-bancs peints en couleur paille ; mais, quelquefois aussi, les voitures sont des plus élégantes, et traînées par des bêtes de prix ; celles-là appartiennent à de riches particuliers qui possèdent des châteaux dans les environs.

Tous ces véhicules se rangent avec ostentation devant la palissade qui borde le Casino, et attendent leur propriétaire au milieu des piaffements des chevaux et des conversations des cochers.

F… n’est pas assez éloigné de Paris pour que la