Page:Gautier - Ménagerie intime (Lemerre 1869).djvu/81

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cable qui venait d’une chambre voisine de la leur, qu’on n’habitait pas, et où couchait ordinairement Zamore sur un vieux fauteuil. Cela ressemblait à un trépignement rythmique que le silence de la nuit rendait plus sonore. On crut d’abord à un bal de souris, mais le bruit des pas et des sauts sur le parquet était bien fort pour la gent trotte-menu. La plus brave de nos sœurs se leva, entr’ouvrit la porte, et que vit-elle à la faveur d’un rayon de lune plongeant par le carreau ? Zamore debout, ramant dans l’air avec ses pattes de devant et travaillant, comme à la classe de danse, les pas qu’il avait admirés le matin dans la rue. Monsieur étudiait !

Ce ne fut pas là, comme on pourrait le croire, une impression fugitive, une fantaisie passagère. Zamore persista dans ses idées chorégraphiques et devint un beau danseur. Toutes les fois