Page:Gautier - Mademoiselle Dafne - recueil 1881.djvu/15

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de la tête pour tirer l’œil et faire scandale. Petits chapeaux andalous, hongrois, russes, avec plumes de paon, voilette-masque, constellations de paillettes d’acier, franges de larmes en verre, garnitures de perles en jais et autres fanfreluches de même sorte qui bruissaient comme la têtière d’une mule espagnole ; vestes turques, zouaves, chemises cosaques, garibaldis historiés de boutons, de grelots, de ferrets et de soutaches si compliquées que l’étoffe disparaissait ; jupons tailladés, retroussés, bouffants, plaqués de quilles et de losanges des couleurs les plus voyantes et les plus brusquement associées, bottes mignonnes en maroquin du Levant à hauts talons rouges et à glands d’or ; rien n’y manquait, et soyez certain sans l’avoir vu que ses boutons étaient blasonnés de fers à cheval et de fouets en sautoir. Elle ressemblait, à s’y méprendre, à un de ces croquis élégamment exagérés des costumes du