Page:Gautier - Mademoiselle Dafne - recueil 1881.djvu/31

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toutes les coutures de dentelles d’argent, qui encadraient également le corsage, et, cousues à plat, formaient sur la jupe des carrés, des losanges, des cercles et des entrelacs. Des bandelettes d’argent, en harmonie avec la garniture de la robe, brillaient par place dans ses cheveux roux, ondés, crêpés, hérissés sur le front, renoués à la nuque et s’échappant en une énorme gerbe de spirales d’or fauve sur des épaules qui, pour appartenir à un être doué d’une âme assez noire, n’en étaient pas moins blanches.

Quoiqu’elle eût tout lieu d’être contente de sa toilette, la Dafné ne jetait pas à sa psyché triple le regard d’approbation qu’elle ne se refusait pas, lorsque l’édifice de sa coiffure était venu à bien, et que la traîne de sa robe était suffisamment longue.

La portière du cabinet de toilette venait de retomber sur une visite mystérieuse. Une femme vêtue de noir, hermétique-