Page:Gautier - Poésies de Th. Gautier qui ne figureront pas dans ses œuvres.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LA MORT, L’APPARITION ET LES OBSÈQUES
DU CAPITAINE MORPION
---


I

Cent mille poux de forte taille
Sur la motte ont livré bataille
À nombre égal de morpions
Portant écus et morions.
 
Transpercé, malgré sa cuirasse
Faite d’une écaille de crasse,
Le capitaine Morpion
Est tombé mort au bord du con.

En vain la foule désolée,
Pour lui dresser un mausolée,
Pendant huit jours chercha son corps.
L’abîme ne rend pas les morts !

II

Un soir, au bord de la ravine,
Ruisselant de foutre et d’urine,
On vit un fantôme tout nu,
À cheval sur un poil de cu.