Page:Gautier - Portraits du XIXe siècle, Poëtes et romanciers.djvu/280

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poisons couverts d’or, ces faux brillants, ces éclats faux dont t’ont chargée les adversaires du Christ et qu’ils t’ont mise en demeure de répandre parmi notre société si malade. Nous les remplacerons, ces dons funestes, par un flambeau qui jettera immortellement une lueur éclatante et vraie. Tu auras un visage toujours charmant, toujours aimable et joyeux, mais honnête. Tu iras frapper à toutes les portes, nobles, bourgeoises ou populaires. Tu iras causer avec la jeune fille et lui donner une pudeur invincible ; tu iras aider le père chrétien dans cette tâche très ardue de l’éducation de ses fils ; tu iras relever les abattements du jeune homme et lui mettre au cœur une flamme vertueuse. Car tu es capable de toutes ces besognes délicates et rudes ; car tu as la jeunesse et tu as la grâce, auxquelles rien ne sait longtemps résister. C’est ici qu’Ourliac est un de nos modèles les plus parfaits et les plus inimitables. S’il est vrai que chaque écrivain a sa tâche providentielle, l’auteur des Contes du Bocage a eu pour mission d’aider à cette création de la Nouvelle catholique. Aux deux derniers siècles, nous n’avions rien de pareil.


II

Je regrette avec sincérité l’ordre passablement arbitraire que les nouveaux éditeurs ont adopté pour la publication de ces œuvres de notre Ourliac. Je dis notre, et je n’ignore pas que la vie d’Ourliac a été partagée en deux périodes bien distinctes, dont une seule appartient aux catholiques. Je n’apprendrai à personne que cette